4 personnalités phares du Cambodge à connaître avant d'arriver - Seripheap
4 personnalités phares du Cambodge à connaître avant d'arriver

4 personnalités phares du Cambodge à connaître avant d'arriver

04 sept. 2019

Arriver au Cambodge en ayant anticipé le voyage de façon culturelle sera un atout pour vous. Les Khmers se sentent très souvent flattés d'apercevoir que les touristes ou expatriés sont curieux d'une culture populaire souvent méconnue de la communauté internationale, en excluant de ce fait le site historique d'Angkor reconnu mondialement. Cet effort vous permettra d'ouvrir pourquoi pas quelques discussions, mais pour sûr de recevoir de larges sourires affectifs. Voici pour vous une liste, non-exhaustive, de personnalités qui ont marqué l'Histoire du Cambodge dans différents domaines.

En apparence le Cambodge d'aujourd'hui peut paraître fortement influencé par d'autres contrées lointaines. Le pays a connu de nombreux exils dans les années 70 et qui voit depuis quelques temps arriver petit à petit de nombreux binationaux, de parents khmers et grandement influencés par leur pays de naissance, qui souhaitent apporter à leur pays d'origine. Bien qu'il ne soit pas le seul État concerné du monde, loin s'en faut, le Cambodge et ses habitants vivent au rythme des réseaux sociaux américains et notamment Facebook et Youtube. Le premier est utilisé de façon intense par une grande majorité de la population qui y voit un moyen gratuit et facile d'accès pour discuter et partager sa vie, ses amours, ses déboires, par le biais de photos, de messages instantanés, ou de billets d'humeurs. Sous Protectorat français pendant 90 ans entre 1863 et 1953, le pays garde encore de nombreux aspects de la culture tricolore. Sans citer d'exemples à la pelle, la pétanque est notamment considérée ici comme un des sports nationaux. Enfin comment passer à côté de cette influence sans parler de la Chine qui fait sortir de terre des villes entières et investit énormément dans le territoire.

Malgré cela les Cambodgiens ressentent un sentiment identitaire fort et s'affichent fiers d'une Histoire parfois vague et méconnue car très ancienne et peu enseignée au plus grand nombre, ils vous lanceront par exemple très facilement sur des sujets à propos de la cité d'Angkor car savent que les voyageurs viennent aujourd'hui pour la visiter et qu'elle est reconnue mondialement. De façon plus discrète, avec les étrangers du moins, ils se montrent également hardis de connaître une Histoire post-indépendance (1953) qui a, dans plusieurs domaines, forgé des générations toujours présentes aujourd'hui. Cette culture populaire est, par définition, plus interne voire réservée au pays et donc moins diffusée aux yeux du grand public venant d'autres contrées du monde, bien que saupoudrée quand même d'influence étrangère. Vous serez, de ce fait, agréablement surpris de leur réaction lorsque vous leur parlerez de Sinn Sisamouth, Pen Ran, et consort. Ces personnalités ont marqué leur temps et apporté à leur peuple les bribes d'un renouveau, malheureusement écrasé en plein envol par le Kampuchéa démocratique. Votre curiosité sera quoi qu'il en soit grandement appréciée et vous vaudra sûrement d'agréables instants sur place.

L'âge d'or de la chanson cambodgienne

La musique cambodgienne a connu son apogée après l'indépendance du pays, du début des années 1960 au 17 avril 1975, et l'entrée des Khmers rouges dans la capitale Phnom Penh, synonyme de destruction de l'art et de la culture populaire. Cette mouvance a été orchestrée du début à la fin par un homme : Sinn Sisamouth, le "roi de la musique khmère", qui entraîna dans son sillage une flopée d'artistes locaux devenus stars nationales comme Pen Ran et Ros Sereysothea, toutes deux originaires de Battambang et ayant fréquenté les mêmes bancs de classe. Cet âge d'or peut se couper, de façon très schématique, en deux parties pas forcément consécutives. Une première où les samples de musique traditionnelle règnaient, et où Ros Sereysothea excellait, portée par une voix haute et parfaite de lisibilité, elle que le roi Norodom Sihanouk appelait : "reine à la voix d'or". Puis une seconde, vers la fin des années 1960, début des années 1970, où l'impulsion du rock occidental est venue boulverser les codes musicaux existant au Cambodge. C'est dans ce contexte que Pen Ran a trouvé son bonheur. Rejetant foncièrement les idées reçues au pays sur les femmes, elle a arboré plusieurs styles de coiffure dont un qui est resté dans les pensées, similaire à celui de Jacqueline Kennedy. Elle a composé de nombreux titres qui ont fait scandale, certains teintés de sexualité, ou d'autres remettant en cause l'imaginaire traditionnel comme "Chnam oun 31" (j'ai 31 ans) qui décrivait sa vie de célibataire la trentaine passée, une situation déjà inconcevable à l'époque.

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Ces deux divas ont percé dans les années 1960 (63 pour Pen Ran, 67 pour Ros Sereysothea), quand Sinn Sisamouth faisait déjà vibré les cœurs cambodgiens depuis une décennie et l'indépendance du pays. La notoriété du roi de la musique khmère n'a d'ailleurs jamais été titillée depuis sa mort en 1976. Il était, et reste toujours aujourd'hui, la star inconditionnelle de la chanson khmère. Il a même connu un succès à l'international en reprenant des titres phares, et notamment en France. Amusez-vous à faire écouter "Aline" de Christophe aux gens que vous rencontrerez au Cambodge. Ils vous diront probablement : "Sinn Sisamouth !"

Ce trio a même enregistré de nombeuses mélodies ensemble comme Smak oun mouy, Som neak mok niss, ou encore Kromom tang bey. Les trois ont été tués sous la dictature khmère rouge qui visait notamment à purger le pays de ses artistes. Ros Sereysothea avait 29 ans en 1977, Pen Ran 33 ans en 1975, et Sinn Sisamouth 43 ans en 1976.

Bâtisseur d'une identité nouvelle

Le roi Norodom Sihanouk est devenu chef de l'État après avoir obtenu l'indépendance de son pays en 1953, jusqu'en 1970 et sa destitution. Cette période communément appelée Sangkum visait à construire un Cambodge nouveau autour de la recherche d'une identité nationale, et d'un développement économique basé autour de l'art, la culture, et l'urbanisme. Très proche de Sihanouk, le célèbre architecte khmer Vann Molyvann a été le principal bâtisseur de ce renouveau. À la fin de ses études d'architecture en France et à son retour dans son pays natal en 1956, Vann* a pour objectif de réveiller un esprit cambodgien quelque peu endormi sous le Protectorat et de lui donner un coup de jeunesse et un fort dynamisme pour faire du Cambodge un pays actif voire prépondérant en Asie.

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Sa première œuvre notable, qui colle totalement avec cette recherche identitaire, a été la construction du Monument de l'Indépendance à Phnom Penh en 1958. D'autres suiveront comme le théâtre Chaktomuk en 1961 qui accueille toujours aujourd'hui les représentations du Ballet Royal du Cambodge, ou encore le Stade Olympique, édifié aux normes du CIO et inauguré en 1964. Ce bâtisseur de génie, décédé le 28 septembre 2017, a été l'auteur d'une centaine d'œuvres architecturales qui ont modernisé et développé, de façon économique et urbaine, le Cambodge, dans le but de raviver la flamme d'un pays trop longtemps resté sous influence extérieure. Mais cela en gardant toujours une vision attentive sur l'histoire.

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Vann a connu l'exil entre 1970 et 1991 échappant à la dictature et aux multiples guerres civiles. À son retour, il a été nommé président de l'Autorité pour la Protection du Site et l'Aménagement de la Région d’Angkor (APSARA) et poussé à la démission en 2001 pour avoir tenté de s'opposer aux constructions multiples d'hôtels aux abords d'Angkor.

* : Au Cambodge le nom de famille est placé avant le prénom. (Vann est son nom de famille).

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