L'histoire des Khmers rouges : Les prémices (Partie 1) - Seripheap
L'histoire des Khmers rouges : Les prémices (Partie 1)

L'histoire des Khmers rouges : Les prémices (Partie 1)

Les troupes vietnamiennes emmenées par plusieurs anciens Khmers rouges dissidents sont entrées dans Phnom Penh il y a 40 ans, le 7 janvier 1979, pour mettre fin à une dictature d'une extrême violence qui causa la mort de 1,7 million de personnes, selon les estimations : celle du Kampuchéa démocratique. Communément appelé khmer rouge, ce régime politique régna sur le Cambodge de 1975 à 1979, mais l'histoire de ce mouvement est beaucoup plus vaste et doit être analysée sur toute la seconde partie du XXe siècle. Voici une liste non-exhaustive de faits historiques marquants de l'idéologie khmère rouge.

1951 : création du Parti révolutionnaire du peuple khmer

En pleine guerre d'Indochine (1949-1954), et toujours pendant le Protectorat français au Cambodge (1863-1953), le Việt Minh communiste doit réorganiser ses alliés cambodgiens et laotiens pour subvenir aux besoins lors des nombreuses guérillas locales. Le Parti communiste indochinois, créé en 1930, doit alors être divisé en trois partis distincts. Le Cambodge hérite en 1951, sous la tutelle du Việt Minh, du Parti révolutionnaire du peuple khmer, un parti communiste clandestin. L'organisation paramillitaire vietnamienne place à sa tête Son Ngoc Minh, un métis khmero-vietnamien qui l'a servie au début de la guerre d'Indochine. On retrouve à ses côtés, à la tête de la branche modérée du parti, Tou Samouth, le mentor de Saloth Sar, plus connu sous le nom de Pol Pot. À la fin de la guerre, les "Khmers Việt Minh" se rendent ou s'exilent dans le Nord Vietnam, c'est le cas de Son Ngoc Minh. Tou Samouth devient alors le dirigeant principal du Parti révolutionnaire du peuple khmer.

C'est au début des années 1950 que le roi Norodom Sihanouk prononce pour la première fois le terme de Khmers rouges. Il l'invente en opposition à d'autres dénominations politiques déjà existantes comme les Khmers roses pour le Parti Démocrate, les Khmers bleus pour le Parti Républicain, ou les Khmers blancs pour les Royalistes.

Le Cercle marxiste

Pendant ce temps-là et durant presque toute la décennie, beaucoup de futurs dirigeants khmers rouges étudient en France. Ils font tous partie de l'Association des étudiants khmers de France (AEK) qui prend en charge et aide tout ressortissant cambodgien venu y faire ses études. À partir de 1950, et à une fréquence d'une à trois fois par mois, sont organisés les premières discussions, réunissant des membres de l'AEK, autour de la guerre d'Indochine et de ses enjeux. Ieng Sary, futur vice-Premier ministre et ministre des affaires étrangères du Kampuchéa démocratique, prend les rennes de ces tables rondes et nomme le groupe "le Cercle marxiste". Il y invite notamment Saloth Sar (il se fera appeler Pol Pot à partir du 20 mai 1975), Son Sen, ou encore Khieu Samphân (le dernier haut-dignitaire khmer rouge toujours en vie aujourd'hui). Tous ceux-là adhèrent à cette époque au Parti communiste français (PCF), et font, lors de ces réunions, la lecture d'ouvrages signés de Marx, Lénine, ou encore Staline.

À son retour au Cambodge en 1953, Saloth Sar s'engage aux côtés des Việt Minh notamment et du Parti révolutionnaire du peuple khmer dans les maquis près de Kampong Speu, puis à l'est du pays. Il y est apprécié des dirigeants locaux de part son éducation avancée. Sa force de persuasion de la masse tape dans l'œil de Tou Samouth qui en fera son assistant personnel et l'élèvera plus tard au rang de numéro 3 du parti.

1962 : Saloth Sar prend les rennes du parti

En 1960 le Parti révolutionnaire du peuple khmer se rebaptise en Parti ouvrier du Kampuchéa. À sa tête, Tou Samouth qui prône la coopération avec le chef de l'État Norodom Sihanouk, est suivi dans la hiérarchie par Nuon Chea, Saloth Sar, et Ieng Sary. C'est la première fois depuis sa création en 1951 que le parti choisit lui-même, en dehors de la tutelle vietnamienne, son organigramme. Dans le même temps, envieux d'une neutralité sûre au sein de son gouvernement, Norodom Sihanouk propulse des hommes de gauche au poste de ministre comme Khieu Samphân, ou Hou Yuon, l'ex-président de l'AEK, sans savoir qu'ils sont secrètement alliés du Parti ouvrier du Kampuchéa.

Le 20 juillet 1962, Tou Samouth diparaît dans des circonstances contestées. Deux versions s'opposent. La première est qu'il a été arrêté puis tué dans la maison du futur Premier ministre et président de la République khmère Lon Nol, avant d'être enterré en périphérie de la capitale. La seconde, celle de l'historien australien Ben Kiernan, raconte qu'il a été éliminé par des proches de Saloth Sar. Un rapport secret datant de 1978 sur les "ennemis internes" au parti aurait accusé le secrétaire de la province de Kandal, Som Chea, d'avoir commis le crime. Executé plus tard, il faisait partie des proches du futur Pol Pot en 1962. Toujours est-il que Saloth Sar est alors élu secrétaire général du parti pour remplacer Tou Samouth. À l'exception de Nuon Chea, qui a appris le droit à Bangkok, toute la clique d'ex-étudiants parisiens, qui se fait appeler le Centre, se retrouve à la tête du parti communiste khmer. Certains sont à ce moment-là modérés et veulent une association avec Sihanouk pour le bien du Cambodge. Mais Saloth Sar désaprouve catégoriquement. Il veut une révolution.

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