A comme Apsaras... les danseuses célestes du Cambodge - Seripheap
A comme Apsaras... les danseuses célestes du Cambodge

A comme Apsaras... les danseuses célestes du Cambodge

24 juin 2018

Comme d'autres créatures extraordinaires, les Apsaras sont nées du barattage de la mer de lait, un événement tiré de l'un des mythes les plus importants et les plus anciens de la cosmologie hindouiste.

Du mythe à la réalité...

A comme Apsaras... les danseuses célestes du Cambodge
Figées dans la pierre d'Angkor Vat, elles étaient bien vivantes, dans la Cité impériale et sacrée...

Arrivées des Indes il y a mille cinq cents ans, "Celles qui glissent sur l'eau", en Sanskrit, sont décrites par la légende comme des nymphes d'une grande beauté, surgies des eaux pour séduire les hommes. Leur gracieuse silhouettes s'est inscrite dans l'architecture khmère à une époque où la cité d'Angkor était une capitale impériale et, figées dans la pierre des bas-reliefs d'Angkor Wat, certaines d'entre elles continuent de charmer bien des visiteurs...

La civilisation angkorienne a connu d'innombrables Apsaras bien vivantes puisque des centaines, voire des milliers de jeunes filles, choisies pour leur beauté, étaient alors formées à cet art pour devenir les messagères des rois auprès des dieux et des ancêtres. Évoluant au fil des siècles, leur discipline est devenue la danse classique khmère et, en 2008, le Ballet royal du Cambodge fut inscrit, par l'UNESO, au patrimoine immatériel de l'humanité.

De l'amour à la haine...

  A comme Apsaras... les danseuses célestes du Cambodge  

(*) Bopha Devi, Première danseuse à 15 ans / Archives Royales du Cambodge.

Les danses Apsaras sont réputées pour traduire toutes les gammes des émotions humaines et comprennent plus de quatre mille positions à mémoriser. De neuf à douze années d'un apprentissage éprouvant sont nécessaires avant qu'une jeune fille ne puisse être considérée comme une "Danseuse céleste".

En 1942, le jeune Roi Norodom Sihanouk épousa la danseuse étoile du Ballet royal cambodgien, Neak Moneang Phat Kanhol et, fruit de cette union, la princesse Norodom Bopha Devi naquit l'année suivante. L’enfant fut choisie, dès le début de sa vie, par sa grand-mère paternelle, la Reine-Mère Sisowath Kossamak, pour devenir une danseuse d'exception. Nommée première danseuse à l'âge de quinze ans, la jeune fille reçut le titre de prima ballerina trois ans plus tard. Elle parcourut ensuite le monde avec le Ballet royal qui, auparavant, n'avait jamais dansé pour d'autres publics que la royauté, lors de cérémonies destinées à honorer les dieux et les ancêtres dynastiques.

La condition très particulière de ces danseuses ne les a cependant pas protégé des atrocités du régime Khmer Rouge. De 1975 à 1979, un tiers de la population du pays, en priorité les artistes, les moines bouddhistes et les intellectuels, furent éliminés.

Le retour à la vie et la construction d'un avenir...

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Chap Chamroeun Tola, Prima ballerina du Ballet Royal du Cambodge / Phnom Penh Post.

À Phnom Penh, au début des années 80, l'Université des Beaux-Arts du Cambodge, aussi exsangue et dévastée que toutes les institutions du pays, revient néanmoins à la vie et, grâce à quelques rares survivantes des générations précédentes, rouvre ses portes à de nouvelles élèves. Douze années sont encore nécessaires avant d'assister à la renaissance du Ballet Royal du Cambodge, notamment grâce au travail acharné de la princesse Bopha Devi.

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(**) La Princesse Norodom Bopha Devi (Photo de James Wendlinger, Hong-Kong 2017)

La princesse Norodom Bopha Devi, réfugiée à Paris pour échapper au génocide, fut nommée ministre de la Culture de 1998 à 2004. Première danseuse à l'âge de quinze ans (*), elle continue de suivre les Apsaras du Ballet royal du Cambodge de très près (**) et symbolisera, sans doute éternellement, l’entrée d'un art millénaire dans le XXIème siècle et la postérité...

Un entretien avec la princesse Norodom Bopha Devi et d'autres intervenants du Ballet Royal du Cambodge lors d'une tournée à Hong-Kong sont à retrouver, comme la dernière photo, dans un article (en anglais) du Post Magazine de septembre 2017.

Sur ce blog, retrouvez également l'histoire du fabuleux destin d'une autre princesse du royaume Khmer, devenue Sa Majesté la Reine-Mère du Cambodge.

Marcelo RUBI
25 juin 2018
Bonsoir, Merci pour cet article. Cet Art dépasse les sens et bien qu'il nous soit difficile de l'appréhender à sa juste valeur, nous restons admiratif et surtout plein d'humilité face à tant de magie. Je ne vous cache pas qu'en qualité de photographe, je rêverai de travailler sur le sujet et tenter de capter(par l'image) ce presque mirage.
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